Message de la section de Strasbourg
"Cher amis,
Je vous transmets ce mail pour information, mais aussi pour action, afin que nul d'entre nous ne puisse, un jour, être comparé à ces Français d'antan qui n'ont rien fait lorsque les exilés allemands des années trente demandaient asile chez nous et que l'administration française les refoulait en territoire hitlérien ;
lorsque les autorités françaises ont livré, à la Gestapo, les Espagnols anti-franquistes, réfugiés en France ;
lorsque le ?Vél-d'Hiv.? fut rempli, par la police nationale, de Français juifs destinés aux camps de la mort nazis...
.
Je sais ! Certains d'entre-vous trouveront ces comparaisons outrancières.
Et pourtant, toute dictature commence et s'illustre par une "bavure", apparemment infime, presque invisible. Une injustice dont la cause semble être cette mauvaise fée appelée "La Faute à Pas-de-Chance" qui s'abat sur une famille "étrangère", (dont les prénoms sont difficiles à prononcer), inconnue, modeste, sans qualité particulière qui vaille, avec évidence, que l'on se batte pour qu'elle obtienne le respect et l'aide qui lui sont dûs.
Or, cette famille, mes amis, avant même que nous nous mobilisions pour elle, s'est battue pour NOUS !
Elle était exilée en France pour avoir, en sa conscience, refusé de bafouer les Droits de l'Homme, dans son propre pays : le Kosovo.
Le père a refusé d'être enrôlé dans l'UCK qui lui demandait de faire partie des commandos dont la tâche est d'aller brûler des maison serbes ;
afin de terroriser des civils de la même façon que les Serbes, il y a quelques années, ont terrorisé les Kosovars.
Du coup l'UCK le persécute, lui et sa famille. Cet homme, Monsieur Raba, en refusant l'engrenage de la loi du talion, en préférant à la haine et au terrorisme les solutions politiques que tentent de trouver les autorités internationales, a défendu avec résolution les principes essentiels des droits de l'homme proclamés par la République française en 1793.
À son arrivée en France, les autorités de notre République auraient du l'accueillir et le remercier de son acte de résistance.
Remercier cette famille d'avoir su défendre, au risque de sa sécurité, ce qui fonde notre propre République: ces valeurs, aujourd'hui bafouées par un ministre de l'Intérieur, ivre d'ambition, de gloriole et de pouvoir absolu. Au lieu de cela, cette famille est renvoyée dans son village où depuis son arrivée, le 9 décembre, sa sécurité est menacée par les fous furieux auxquels elle a résisté. (voir les témoignages sur le site d'Education sans frontière)
Quelle honte! Quel crime !
Sauvons cette famille !
Et rappelons-nous que l'article XXXV, qui est l'ultime de la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen" de 1793, dont les principes ont inspiré notre actuelle Constitution, stipule :
"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l?insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."
L'insurrection, en l'occurrence, doit être celle des esprits et des consciences."
Thierry Nolin
Réalisateur, écrivain, journaliste
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