L’Etat répressif en place à Dax
La présidente de la section de la LDH de Dax est agressée par une policière
jeudi 31 mai 2007 par Webmaster LDH Dax
Lundi de la pentecôte. Témoin d’une intervention musclée d’une patrouille de police en action, Yazmin Menanteau, présidente de la Ligue des Droits de l’Homme de Dax est violentée, insultée puis expulsée du commissariat par une « représentante de l’ordre » .
Yazmin Menanteau :
Lundi 28 mai vers 16 heures je fais mes courses au centre Leclerc de Dax. En sortant du supermarché vers 16H30, j’aperçois sur le parking une voiture de police, portes ouvertes et une policière qui porte à la main une sorte d’extincteur rouge. Je m’avance et je vois quatre policiers entourant des SDF que j’ai connus pendant le mouvement des Don Quichotte. Je m’approche avec mon chariot et je demande ce qu’il se passe. La représentante de l’ordre me répond : « dégagez » « vous n’avez rien à faire ici » Je lui signifie que je souhaite savoir ce qu’on leur reproche. Un policier m’explique vaguement qu’il n’y a pas de problème. Ils prennent leur voiture et ils partent.
Je demande aux quatre SDF le pourquoi de cette intervention de la police. Il est 17 heures quand une grande averse s’abat sur nous. Pour nous abriter les SDF me font entrer dans un hangar à l’abandon situé à proximité. Ils ferment la porte avec une petite ficelle. Je leur pose des questions et surtout je leur fais un peu « la morale » en leur disant d’éviter toute altercation ou provocation, de rester calme et discrets afin de ne pas être importuné. Cinq minutes passent, lorsque soudain la même patrouille de police force la porte avec violence, des cris, des coups, c’est un passage à tabac en bonne et due forme. Les policiers sont surpris de ma présence mais cela n’empêche pas leur collègue de me violenter tout en me tutoyant « je sais qui tu es AJTMINE ! Tu n’a rien à faire ici, dégage, sort d’ici ! » Elle me moleste, me tord le bras, la main, m’agrippe le cou… Elle essaye de prendre mon sac et mon porte documents et elle fini par jeter mon chariot dehors et, moi avec... J’assiste impuissante et en état de choc à l’arrestation de Fernando, un jeune SDF espagnol.
Je décide d’aller au commissariat pour porter plainte, contre cette femme membre de la police nationale, pour insultes et agression physique. Arrivée à l’Hôtel de Police, après moult difficultés, je suis accueillie par un policier et je constate l’absence de la patrouille et... de Fernando. Dix minutes plus tard je vois Fernando, les yeux hagards, assommé, menotté, emmené manu militari à l’intérieur du commissariat. Fernando ne répond pas à mon appel. Pendant que les policiers « accompagnent Fernando » la policière m’interpelle :
« Que faites vous encore ici ? » « Je viens porter plainte, car vous vous m’avez agressé [oui répond elle] vous m’avez insulté [oui, dit elle de nouveau] vous m’avez menacé » « Oui et alors ??? » « Alors madame, en tant que citoyenne je souhaite faire une déposition » « Vous commencez à m’énerver sérieusement j’appelle l’OPJ ». Les cinq policiers présents s’enferment dans un bureau et je reste seule au comptoir de l’accueil. Deux dames arrivent à ce moment là. Nous attendons une dizaine de minutes. La policière sort du bureau avec un grand sourire pour me dire qu’il faudra revenir « demain matin » « aujourd’hui on ne travaille pas ». Je comprends alors qu’il n’y a pas d’officier de police judiciaire de permanence au commissariat de Dax. « Vous n’avez qu’à dégager, sinon c’est moi qui vous sort d’ici » Elle quitte le comptoir d’accueil et me pousse avec force vers l’extérieur. J’essaie de me tenir à la porte mais elle réussi à m’expulser en me disant, « ici ce n’est ne pas un hôtel AJTMINE ! » Elle répétait sans cesse mon prénom de façon déformée, méprisante et lourde de connotation. Si elle connaissait mon prénom, elle savait donc que j’étais la présidente de la Ligue des Droits de l’Homme de Dax.
Je prends ma voiture, je suis en état de choc. J’ai mal aux bras, aux doigts, aux cervicales et le côté droit de mon corps me fait souffrir. Quelques heures plus tard, je me présente aux urgences de l’hôpital de Dax qui établi mon état de santé avec certificat et radiographies à l’appui. Mardi 29 mars, je me présente également chez mon médecin traitant qui constate mon état physique et moral, il appelle Monsieur le Procureur de la République qui me reçoit immédiatement. Je suis une citoyenne qui n’est pas indifférente aux problèmes de mes semblables. De plus je suis une militante humaniste et pacifique, présidente de la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Dax. Par conséquent, le fait d’avoir été agressé, insulté et menacé par une fonctionnaire de la République me scandalise et demande toute notre attention et notre vigilance sur des pratiques contraires aux principes du respect des droits de l’homme et du citoyen »
Pourquoi cette attitude agressive ??? Pourquoi ces propos déplacés et méprisants de la part d’une fonctionnaire de police ? Cette femme membre des forces de l’ordre n’est elle pas au service de la République ??? A t’elle oublié Le Code de Déontologie de la Police Nationale qui spécifie : "La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique. Cette force est instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée". L’article 7 alinéa 2 du Code de Déontologie de la Police Nationale énonce : " Placé au service du public, le fonctionnaire de police se comporte envers celui-ci d’une manière exemplaire" Vis à vis du public : "Le policier doit être impartial, rigoureux, technique ; en un mot professionnel, mais cela n’exclut pas de prendre en compte les aspects humains. Précisément, la maîtrise des émotions ne doit pas le conduire à agir comme un automate : une telle attitude serait néfaste".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire