Je suis allé hier soir à Vitré. A l'initiative de P. Méhaignerie (député-maire UMP), la mairie organisait une réunion publique avec l'Inspecteur d'Académie, le responsable du service informatique et une autre personne de l'EN, au sujet de Base Elève.
Le sujet de la sécurisation du système a été longuement évoqué, un conseiller municipal vert de Vitré ayant fait la démonstration (par capture d'écrans) de la facilité avec laquelle on pouvait pénétrer le système.
Mais nous avons tenté de revenir sur ce qui nous semble le plus essentiel: le fichage des élèves, le fait qu'autant de données, nominatives, soient accessibles à d'autres services que ceux de l'école.
Pour l'IA, BE est incontestablement un outil de modernisation de la gestion de l'école, d'autant plus nécessaire que c'est lui qui fournira une base de discussion dans le dialogue de gestion qu'aura l'IA avec le Ministère. Généralisé, cet outil est irréversible. Si l'IA peut comprendre les inquiétudes des parents et citoyens, les oppositions de principe et les réserves citoyennes que l'outil suscite, s'il peut effectivement regretter que ces oppositions soient si marquées (et que la LDH ait dénoncé, le 2 juillet, cet outil), l'IA comme les agents qui l'assistaient les balaient d'un revers de main: la critique est un grossier raccourci ; les informations que renferment BE ne sont ni plus ni moins celles que les écoles et enseignants avaient déjà, sans BE ; elles n'ont rien d'informations type "secret-défense" et n'empiètent aucunement sur les libertés fondamentales et les droits de l'homme. Que ceux qui s'en inquiètent (enseignants, parents, directeurs d'écoles) encore recouvrent un peu plus la raison, la politique du fait accompli aidant, ils ne pourront que, à défaut de se rallier à l'outil, le mettre en oeuvre, par obligation de service des fonctionnaires comme par obligation d'obéissance à la loi du citoyen.
En somme, le discours est bien rodé, sa philosophie est inattaquable, ses opposants sont de vils gesticulateurs qui perdent leur temps (il n'y a rien à voir). Et puis, comme le souligne l'IA, si dans la vie démocratique, le débat est fondé, il y a un moment où, malgré toutes les réserves, la discussion doit s'arrêter, la décision se prendre, ses agents la mettre en application, et ses détracteurs se taire.
Albéric Perrier
section de Rennes
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