Vies ordinaires, vies précaires

A la suite de son livre "Vies ordinaires, vies précaires" Guillaume LEBLANC
intervient dans une table ronde, échanges et débat qui aura lieu le jeudi 27 septembre 2007 au NTP à Périgueux. Cette table ronde est organisée par le Dr Francis REMARK. Interviendront également: Corinne PIGLER, directrice de l’association ARTEEC, Marie VIGNOLLES, travailleuse sociale, Solange SINDOU, psychothérapeute au CMPP, Jean-Jacques LIGNIER, psychologue clinicien au CMPP et Francis REMARK, psychiatre au CMPP.

« C’est alors que s’avère nécessaire une réflexion sur la critique sociale comme porte-voix des injustices sociales – au double sens de « donner » de la voix à la voix inaudible, pour qu’elle se fasse entendre, et de prêter sa voix à celui qui est sans voix ou dont la voix est sans rapport avec la vie. » (Guillaume le BLANC, Vies ordinaires, vies précaires, Paris, Éd. du Seuil, 2007, p. 217.)

Nous estimons que l’intérêt du travail qu’expose Guillaume le Blanc dans Vies ordinaires, vies précaires tient à la rigueur de définition, de positionnement, d’analyse et de proposition dont il témoigne vis-à-vis de cet enjeu du travail social. Schématisons quelques pistes :
- Comment en parler, être porte-voix ? Qu’est-ce qu’un récit qui ne soit pas un narcissisme individualiste ou excité ? Comment parler l’autre sans s’y projeter, l’utiliser ? Qu’est-ce que traduire la voix de l’autre ?
- Les vies des personnes en situation de précarité sont des vies faites ou défaites par l’organisation sociale. Aussi, la conception d’une précarisation naturelle par l’idéologie du profit et de l’individualisme occasionne leur disqualification, leur non visibilité et l’effacement de leur voix.
- La précarité questionne la notion, la valeur, la nécessité de situer les conditions d’une vie décente de part la définition de l’autonomie qui n’est pas un « tout seul », mais une individualité faite de liens, de dépendances.
- Si les vies ordinaires sont caractéristiques d’une interprétation personnelle et d’une interpellation des normes pour donner du jeu, la psychanalyse y repère la place de l’autre, de l’inconscient, et la caractéristique de la fragilité.
- Si la clinique et le diagnostic de la souffrance psychique doivent ouvrir ou développer la voix de la compréhension relationnelle (avec la dépendance, la sensibilité et le soin), les fondements d’une clinique de la souffrance sociale ne peuvent se réduire à une dénonciation des effets de la rentabilité économique, mais doivent promouvoir la dignité, et traiter la rupture identitaire et les effets de la pulsion de mort produite par la précarité.
- Qu’en est-il alors des relations entre le surmoi, la discipline et l’éthique ?

Ces réflexions et questions ici ébauchées, nous proposons d’en débattre pour les poser dans une rigueur qui manque actuellement aussi bien dans la pratique sociale que médicale.
Guillaume le Blanc, qui était venu à Périgueux en janvier 2006 pour intervenir sur le sujet de la souffrance psychique et la souffrance sociale a, dans la suite, écrit Vies ordinaires, vies précaires, ouvrage qui marque un tournant dans son travail. Il propose là une analyse qui s’appuie sur ses travaux antérieurs mais qui prend racine dans le besoin de penser les réalités des politiques sociales troublées de notre époque. Il nous apportera sa contribution.
Il serait utile, mais pas indispensable, d’avoir lu Vies ordinaires, vies précaires.

Autres ouvrages de Guillaume le Blanc :
- La pensée Foucault, Paris, Ellipses, 2006.
- L’esprit des sciences humaines, Paris, J. Vrin, 2005.
- Les maladies de l’homme normal, Bègles, Éd. du Passant, 2004, Éd. augmentée, Paris, J. Vrin, 2007.
- Canguilhem et les normes, Paris, PUF, 1998.

A écouter sur internet :
Précaires, invisibles, clandestins : comment les marges questionnent les certitudes de nos sociétés, débat organisé par le Festival d'Avignon dans le cadre du Théâtre des idées avec Guillaume le Blanc et Arlette Farge, historienne, le 11 juillet 2007. Enregistrement à écouter sur : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/nouveau_prog/creation/alacarte_fiche.php?src_id=95000020&diff_id=190000083


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Autres livres de Guillaume LEBLANC

Si vous voulez écouter l'intervention de Guillaume LEBLANC et d'Arlette FARGE au Festival d'Avignon : "Précaires, invisibles, clandestins : comment les marges questionnent les certitudes de nos sociétés?" cliquez ici