Précision de Rome sur le sujet :
Immigrés sans-papiers : Sarkozy parle d'expulsions
collectives, Rome dément
PARIS - Le président français Nicolas Sarkozy a
déclaré mardi que l'Italie et l'Espagne avaient
demandé l'organisation, avec la France, d'expulsions
collectives d'étrangers sans papiers présents dans ces
trois pays, Rome démentant de son côté procéder à ce
type d'expulsions.
En réponse à une question sur l'objectif français, non
atteint, de reconduite à la frontière de 25.000
sans-papiers en 2007, M. Sarkozy a défendu sa
politique, estimant que ces reconductions étaient
conformes à des décisions de justice.
M. Sarkozy, partisan d'une politique d'immigration
stricte, s'est félicité de l'avancée de ses idées en
Europe, le chef du gouvernement espagnol Jose-Luis
Rodriguez Zapatero ayant "déclaré il y a un mois qu'il
n'y aurait plus de régularisation massive" de
clandestins dans ce pays, de même que le chef du
gouvernement italien Romano Prodi, il y a "15 jours".
MM. Zapatero et Prodi "m'ont demandé que la France,
l'Italie et l'Espagne procèdent à des expulsions
collectives", a-t-il ajouté.
Réagissant immédiatement aux propos de Nicolas
Sarkozy, le ministre italien de l'Intérieur Giuliano
Amato a affirmé mardi que son pays n'organisait pas
d'expulsions collectives d'immigrés sans-papiers.
"Ne faisons pas de confusion : les vols collectifs
sont organisés depuis un moment par l'Union européenne
pour reconduire dans leur patrie les immigrés
clandestins expulsés de divers pays", a déclaré le
ministre italien, selon un communiqué.
"Mais l'Italie ne procède à aucune expulsion
collective. Chez nous, les expulsions sont
réglementées par la loi Bossi-Fini qui prévoit des
mesures spécifiques d'expulsions, chacune motivée,
concernant des individus en particulier et validée par
l'autorité judiciaire. Nous prévoyons donc tout sauf
la possibilité d'expulsions de masse ou de groupes", a
conclu le ministre.
Dans sa conférence de presse devant plusieurs
centaines de journalistes, le président français a
également réaffirmé le principe d'une politique
d'immigration fondée sur des quotas.
L'idée est de plafonner le nombre d'immigrés entrant
chaque année en France, et de porter à 50% la part de
"l'immigration de travail" au détriment de
l'immigration "familiale".
Ce projet est jugé inacceptable par les organisations
de défense des droits de l'Homme, tandis que 74% des
Français sont favorables à l'instauration de "quotas",
selon un sondage réalisé en septembre.
Entre 23.000 et 24.000 immigrés en situation
irrégulière ont été expulsés de France en 2007, a
estimé lundi le ministre français de l'Immigration
Brice Hortefeux, un chiffre en dessous de l'objectif
gouvernemental de 25.000.
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