MANDURIA - Le transfert sur le continent italien de milliers d'immigrés tunisiens depuis l'île italienne de Lampedusa était suspendu vendredi en raison du mauvais temps, mais pourrait reprendre en soirée si le vent se calme, a annoncé la capitainerie du port.
Plus de 2.300 immigrés ont déjà été évacués de Lampedusa jeudi à bord de deux navires vers un centre d'accueil à Manduria, dans les Pouilles, une région du Sud de l'Italie, avant la suspension des opérations en raison d'une mer houleuse.
Le premier des deux bateaux, l'Excelsior, est arrivé vendredi matin dans le port militaire de Tarente avec environ 1.700 immigrés à bord suivi quelques heures plus tard par le second, avec environ 600 personnes à bord.
Tous ces immigrés ont été transférés au campement de Manduria où la tension a augmenté au moment de la visite d'élus locaux.
Ces derniers ont été accueillis aux cris de "liberté, liberté" par les immigrés tunisiens massés derrière un grillage en fer et qui se plaignaient de l'absence d'eau ou d'électricité. Le campement est prévu pour accueillir entre 6 à 8 migrants dans chacune des 400 tentes.
Plusieurs dizaines de migrants ont été vus, par un photographe de l'AFP, en train de fuir dans les champs entourant le campement.
A Lampedusa, trois navires, dont un militaire, le San Marco, et un civil d'une capacité de 2.000 places, le Serena, attendent de pouvoir accoster, un vent de 20 noeuds empêchant leurs manoeuvres dans le petit port, selon la capitainerie.
Sur place, il reste toujours près de 4.000 immigrés, même si les débarquements ont cessé depuis la nuit de mercredi à jeudi.
Pour tenter de résoudre ce problème, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui avait promis mercredi à Lampedusa de vider l'île des immigrés en 60 heures, se rendra lundi à Tunis pour voir avec le nouveau gouvernement de Tunis comment mettre un terme à l'afflux de migrants.
Vendredi Silvio Berlusconi a participé à Rome à une réunion d'une cellule de crise en présence des ministres de l'Intérieur, de la Défense, et de représentants des collectivités locales qui devront accueillir sur leur territoire les immigrés.
Le chef du gouvernement italien a annoncé qu'il demanderait à la Tunisie d'accepter le rapatriement de milliers de ses citoyens, considérant cette possibilité comme "la solution prioritaire".
Le gouvernement, qui doit revoir mardi les collectivités locales, a préparé un plan pour l'hébergement de 10.000 immigrés dans chaque région, une mesure temporaire avant leur rapatriement vers la Tunisie, mais des désaccords subsistent sur leur répartition, le Sud défavorisé étant pour le moment beaucoup plus sollicité que le Nord prospère de la péninsule.
Vendredi, des travaux étaient en cours à Turin, dans le nord de l'Italie, pour installer un camp permettant d'accueillir, à partir de dimanche soir dans 300 tentes, environ 1.500 immigrés, ont annoncé les autorités locales.
Trois autres localités du Nord de l'Italie, Padoue, Vipiteno et Brescia ont déjà été désignées pour abriter des centres d'accueil pour immigrés.
Depuis le début de l'année, plus de 22.000 migrants, dont 20.000 Tunisiens à la recherche d'un travail, sont arrivés en Italie, principalement à Lampedusa.
(©AFP / 01 avril 2011 15h45)
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