5 juin 2011

Meir Dagan, l’ex patron du Mossad, en Cassandre

A la tête du Mossad, Meir Dagan a gardé le silence pendant plus de huit ans. Il restait muet lorsqu’un journaliste lui parlait de telle ou telle opération. L’assassinat à Damas d’Imad Moughnieh, le chef des opérations du Hezbollah ? De Mahmoud Al Mabhouh du Hamas à Abou Dhabi ? La découverte et le bombardement d’un site nucléaire en Syrie ? L’infiltration d’un virus informatique dans le programme nucléaire iranien ? No comment! Dagan haussait à peine les sourcils. Quelques rares détails ont filtré sur sa manière de diriger l’agence de renseignement israélienne. Dans son bureau, une photo attirait régulièrement le regard des visiteurs. Celle du rabbin Ber Erlich Sloshny, le grand père maternel de Meir Dagan. Agenouillé, enveloppé dans son châle de prière il attend la mort de la main des SS dans la ville de Lukov en Pologne. Son petit fils la montrait, parait-il, à certains agents avant leur départ en mission.
Et voilà, qu’à la retraite, il ne cesse de s’exprimer en public. D’abord pour lancer une mise en garde : « Les projets de frappe militaire contre l’Iran sont une stupidité, ce serait une dangereuse aventure. » Et de révéler, selon le quotidien Yediot Aharonot, qu’il avait réussi à empêcher une telle aventure avec l’aide du chef du Shin Beth Youval Diskin et du général Gaby Ashkenazi, le chef d’état major. Tous deux ont depuis quitté leurs fonctions. Selon Meir Dagan, une frappe contre l’Iran déclencherait une guerre régionale impliquant la Syrie et le Hezbollah libanais. Aujourd’hui a-t-il dit « je crains que plus personne ne puisse stopper Netanyahu et Ehud Barak (le ministre de la Défense) […] Je ne veux pas que pèse sur ma conscience une guerre comme en 1973.. »

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