1 janv. 2013

Comment passer le réveillon dans la rue ou chercher l'erreur


La famille A. est déboutée du droit d’asile et elle a décidé courageusement de repartir en ARMENIE, ne faisant pas appel ni un autre recours suite à l’OQTF et au jugement du Tribunal administratif de PAU en date du 27/11/12, demandant à rentrer.
 
Il faut dire que déjà elle s’était déjà retrouvée sans aucune aide, ayant même dormi à l’hôpital de PAU qui l’a hébergé comme au 19 siècle un soir où elle se trouvait dans la rue.
 
Ainsi malgré l’excellence de l’intégration des enfants d’une politesse remarquable et la détresse des parents, rester en FRANCE a paru bien plus incertain que de repartir en ARMENIE et cette famille pensait donc qu’en se présentant à l’office compétent pour rentrer au plus vite, tout allait s’arranger. C’est là que les vrais problèmes ont commencé.
 
Alors que son identité avait été confirmée par le dossier même de Monsieur le Préfet avec communication de la copie des passeports qui avaient été délivrés concernant le père, la mère et les deux premiers enfants du couple, l’antenne locale de l’OFI n’a pas encore réussi à les présenter à leur ambassade et à ce jour ne peut rien faire pour les aider à survivre en attendant le départ.
L’OFI a invoqué une difficulté qui empêcherait depuis un mois de faire avancer leur dossier (étant néanmoins fermer pour congés actuellement jusqu'au 3 janvier)  à savoir que l’acte d’état civil du troisième enfant, né à PAU, comporterait une erreur sur le nom, car écrit depuis leur arrivée en FRANCE sans le H par toutes les institutions mais étant dans le pays avec un H et outre soit disant la mention de la nationalité des parents bien que ladite mention sur la nationalité n’est pas écrite sur l’acte de naissance, étant marqué l’ancien pays socialiste de naissance.
 
le père s’est donc rendu de suite comme on lui a dit au Tribunal pour voir modifier ledit acte et le tribunal depuis ne l’a toujours pas fait et il faudra encore l’adresser à l’état civil de PAU qui déjà pose un sérieux problème sur sa diligence à délivrer des actes d’état civil. ON en serait là. rien n’avance et la famille qui veut partir est coincée ici.
 
Or cette famille qui ne demande qu’à rentrer est totalement démunie dans l’attente des documents de retour, n’ayant rien et s’est posé le problème de l’hébergement de cette famille avec donc trois jeunes enfants dont deux scolarisés en invoquant  que c’était dans l’attente du retour au pays sur lequel l’OFI a dit qu’il faudrait au moins un mois et demi pour voir si la famille repartait !
ET là personne ! aucune aide, rien. à part des associations, un ami..rien des institutions.
 
L’OFI renvoie sur le 115 qui renvoie sur l’antenne de l’ofi, chacun faisant preuve d’une bureaucratie effrayante.
dernière idée en date de l’OFI par l’entremise de la “plateforme” de ces derniers jours : vouloir séparer la famille pour 5 jours d’hébergement avec repas séparés dans deux lieux assez éloignés, trois d’un coté la mère, le bébé et la fille et deux de l’autre le père et le garçon, ceci jusqu’au 2 janvier. Cette famille a alors supplié de ne pas les séparer !
grave erreur ! même le code civil dit pourtant de ne pas séparer les fratries, ce serait même que juste un peu de considération humaine.
 
comment expliquer alors le comportement de la personne de l’OFI, qui aurait mal pris des gestes avec les bras de la petite fille qui essayait de traduire les mots pour son père, et lui aurait tenu des propos d’un méchanceté plus qu’inutile sur lesdits gestes d’enfant et qui a appelé la police et qui a embarqué la famille et l’a amené au commissariat, on se demande d’ailleurs dans quelles conditions légales. Ils ont été retenu ainsi puis ont été relâché en ville avec l’ordre de se séparer comme c’était prévu en deux, ce qu’ils n’ont pas faits, ayant si peur de se séparer.
Dans quel pays peut on concevoir une telle organisation administrative, sans oreilles et sans cœur ? Et on se moque de la Corée du nord ?
Dans quel pays sommes nous aujourd’hui ! peut-on comprendre simplement que ces familles préfèrent dormir par terre ensemble qu’être séparée une seule minute vu les épreuves qu’elles ont subi !
 
comment sur ce refus peut-on s’arcbouter dans un orgueil totalement déplacé pour refuser toute avancée nouvelle ? Aujourd’hui même, passons sur les jours précédents, le 115 ce matin à 11 heures a été appelé pour ce soir. Le 115 a passé la plateforme d’accueil et d’orientation qui s’est expliqué à nouveau d’avoir déjà prévu 5 jours en les ayant séparé en deux mais qu’ils ne se sont pas présentés, et qu’il y en avait marre de tous ses dossiers, et qu’il en avait d’autres, et qu’il n’avait pas de moyens, et que c’était des déboutés ..et autres considérations inacceptables de la part d’un fonctionnaire de l’Etat et qu’il n’avait rien d’autre, vexé, en restant là.
 
Faudrait-il les punir  pour ne pas avoir réussi à les séparer même avec la police ?  les séparer peut-être de force dans des camps  ?
Entendre autant de jérémiades le jour du réveillon juste pour essayer de trouver un toit le soir pour une petite fille si triste avec les yeux plein de larmes, un bébé souriant, un jeune garçon endormi, un père complètement perdu et une mère épuisée, fait froid dans le dos. QUELLE inhumanité ! penser que parce que la personne est demandeur d’asile débouté (avez vous vu les derniers chiffres de la CNDA, c’est pathétique), cela justifierait de la séparer des autres membres de sa famille ou qu’elle n’a qu’à dormir dans la rue, nous ramène à un discours qui n’est ni de droite ni de gauche mais qui est celui du degré zéro de la civilisation humaine. Rien ne permet de traiter un être humain de manière indigne.
 
il devra être encore rappelé à un responsable de plateforme que le code de l’action sociale oblige à héberger une famille au 115 qu’elle soit avec ou sans papiers. Il répondra que ce n’est pas son boulot.  Il a donc décidé de ne rien faire et de dire de rappeler le 115. donc encore le 115, la plateforme, le 115.  Le 155 ce matin a dit exactement de rappeler à 18H30. la famille a rappelé à l‘heure dite, on aurait alors engueulé cette pauvre petite fille lui disant que c’était trop tard, qu’il fallait appeler avant ! et qu’il n’y avait donc aucune place ! le contraire du matin. Que penserons un jour ces enfants des français qui ont parlé un tel langage. Rien ne justifie qu’une famille qui demande à repartir dans son pays soit ainsi maltraitée.
 
bilan de ce soir : à 20 heures cette famille était à la rue, assise dehors dans une avenue dans le froid avec leurs trois enfants et leurs pauvres bagages. Tout essai de rappel du 115 a échoué, restant jusqu’à plus de 11 minutes en attente sur musique.
 
Après cela comment essayer de redonner confiance ? faut-il vraiment dire à une famille qu’elle a fait le bon choix de vouloir rentrer dans son pays alors que rien n’est fait pour aider les familles qui veulent rentrer ainsi et jusqu’à quand faudra-t-il supporter autant d’incompétence et de mauvaise foi ?
 
Maripierre Massou dit Labaquère
Présidente de la section de la Ligue des Droits de l’Homme de PAU Béarn.
membre du bureau de RESF 64
 
 

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