10 juin 2013

Islam radical et banlieues : déconstruction de quelques idées reçues

Mohamed Ali Adraoui, Diplômé de l’IEP de Paris, de Paris I et d’une grande école de commerce, chercheur et enseignant à l’Institut d’études politiques de Paris et Fellow à l’Institut universitaire européen de Florence (programme Max Weber), auteur de Du Golfe aux banlieues, Puf, 2013.




Le salafisme n’en finit pas d’interpeller. Ce courant de l’islam intrigue d’autant plus qu’il fait trop souvent l’objet d’analyses superficielles. De la diversité des mouvements affirmant emprunter la voie des Salaf Salih (« les Pieux Ancêtres ») à la manière dont les adeptes, majoritairement quiétistes dans notre société, envisagent leur rapport au politique, à l’économie ou aux débats français et internationaux, le présent ouvrage constitue l’une des premières tentatives pour faire la lumière sur une idéologie qui connaît un certain succès, notamment en banlieue. Pratique mondialisée, le salafisme apparaît comme la quête d’un « islam véritable » dont l’attrait auprès des jeunes générations doit être analysé. Au-delà de la critique de l’époque contemporaine, les salafis ne sont-ils pas plus modernes qu’ils le prétendent ?

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Leyla Arslan, docteur en sciences politiques, diplômée de l’IEP de Paris et de l’INALCO, chargée d’études à l’Institut Montaigne. Elle est l’auteure de Enfants d’islam et de Marianne. Des banlieues à l’université, Puf, 2010.




Depuis près de trente ans, les jeunes issus des immigrations musulmanes font souvent figure de nouveaux Barbares, leur identité française se heurtant au soupçon et à la défiance. Les violences urbaines de 2005, le débat calamiteux sur l’identité nationale de 2009 et les enjeux politiques sur le voile intégral accentuent encore cette stigmatisation. Et pourtant, à la faveur de la démocratisation de l’enseignement supérieur, une révolution tranquille et invisible fait naître peu à peu une classe moyenne musulmane qui se construit une identité intégrée et complexe, l’ethnicité devenant plus symbolique et affective, et le rapport au religieux, très individualisé, dans un contexte paradoxal marqué par la stigmatisation de ses « différences » et la valorisation de sa « diversité ».


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