Lettre ouverte Périgueux le 11 mai 2010
à
Monsieur le Préfet de la Moselle
Monsieur le Préfet,
La section de Périgueux de la Ligue des Droits de l’Homme et RESF 24 s’insurgent contre l’expulsion d’un jeune kosovar polyhandicapé de 15 ans, accueilli à l’Institut d’Education Motrice « Les Jonquilles » à Freyming-Merlebach (57).
Nous jugeons cet événement honteux dans une démocratie et nous jugeons intolérable la violence de cette expulsion (mobilisation de policiers et gendarmes pour emmener un enfant malade ; intervention sans que l’établissement ou la DASS aient été prévenu).
Sur la forme, nous sommes scandalisés par ce procédé expéditif sans nul doute destiné à éviter, autant que possible, les remous médiatiques. Sur le fond, nous condamnons fermement cette expulsion gravement préjudiciable à l’état de santé d’une personne nécessitant des soins quotidiens.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de notre haute considération.
L’association des Paralysés de France tient à porter à votre connaissance l’expulsion d’un jeune polyhandicapé de 15 ans accueilli à l’Institut d’Education Motrice « Les Jonquilles 1 » à Freyming-Merlebach (57).
Le lundi 3 mai à 21h, une trentaine de policiers et de gendarmes ont fait irruption dans cet établissement. Munis d’une décision préfectorale d’expulsion, ils ont emmené ce jeune devant le personnel soignant, choqué et impuissant. Après avoir passé la nuit au Centre de Rétention Administrative de Metz, il a été expulsé de France avec sa famille, mardi 4 mai à 10h par avion à destination du Kosovo.
Ce jeune polyhandicapé d’origine kosovare était accueilli dans l’établissement depuis mars 2010. Arrivé clandestinement en France avec ses parents, sa soeur et son frère, sa famille a été accueillie en Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, tandis que la Maison départementale des personnes handicapées avait orienté le jeune atteint d’une maladie évolutive vers l’institut d’éducation motrice « Les Jonquilles ». Une demande de régularisation pour la famille avait été instruite par des travailleurs sociaux.
L’APF juge intolérable la violence de cette expulsion. Le dispositif mis en place (30 policiers et gendarmes et 10 véhicules pour emmener un enfant malade; intervention sans que l’établissement ou la DDASSn’aient été prévenu) s’apparente en effet à de l’intimidation! Rien ne peut justifier les méthodes employées. Les parents de l’enfant, sa soeur et son frère avaient été arrêtés quelques heures avant et étaient isolés à l’extérieur dans les véhicules. L’enfant a été emmené, sans comprendre ce qu’il se passait, avec ses affaires, ses médicaments et son dossier infirmier.
Sur la forme, notre association est scandalisée par ce procédé expéditif sans nul doute destiné à éviter, autant que possible, les remous médiatiques. Sur le fond, nous condamnons fermement cette expulsion gravement préjudiciable à l’état de santé d’une personne nécessitant des soins quotidiens.
L’APF juge cet événement honteux et vous demande de prendre position pour que de tels actes de la part des services de l’Etat ne puissent se reproduire dans de telles conditions de vacuité morale et d’inhumanité. Dans un Etat moderne, la santé d’un enfant, qui plus est en grande difficulté, ne peut, en effet, passer au second plan d’une politique gouvernementale d’immigration.
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