La LDH soutient Les petites voix de Jairo Carrillo et Oscar Andrade

Depuis Valse avec Bachir, on savait que les films d’animation savent parler avec force des sujets les plus graves, notamment de la guerre. Les petites voix, s’inscrit dans cette lignée et constitue, à partir de dessins et de témoignages recueillis auprès d’enfants colombiens, un excellent documentaire sur les ravages de la guérilla, des groupes paramilitaires et de l’armée pour l’ensemble des Colombiens, grands ou petits.
Oui, à certains moments, le film est dur : parce que l’armée est sans pitié pour les enfants qu’elle a enrôlés, parce que des pères disparaissent et que des enfants sont amputés, parce que des villages sont détruits… En même temps, il propose aussi de vrais moments de bonheur : parce que ces enfants-là sont comme tous les enfants du monde c’est-à-dire qu’ils aiment jouer, faire des blagues ou même s’envoyer des mots doux pendant la classe.
Le récit est mené par quatre enfants : trois garçons et une fille. C’est un peu difficile au début de les distinguer, et le fait que l’on passe parfois rapidement d’un narrateur à un autre ne facilite pas toujours la compréhension. Heureusement, le graphisme permet assez vite de lever cet obstacle. Certaines images sont vraiment très belles, pleines de poésie, de couleurs, notamment lorsqu’elles évoquent la nature.
Ce film est loin des mièvreries que l’on a trop longtemps proposées au jeune public : il montre que certains réalisateurs ont heureusement pris le parti de faire un cinéma qui prend les enfants au sérieux et non comme un bon filon. A nous d’encourager ces cinéastes.
Télécharger le dossier pédagogique du film de Sylvie Eymard.
Film d’animation 2010
75 minutes
Réalisation : Jairo Eduardo Carrillo,Oscar Andrade.
ASC Distribution : 238, rue du faubourg Saint Antoine 75012 Paris
T : 01 43 48 65 13 / mail : ascdis@orange.fr
www.ascdistribution.com
75 minutes
Réalisation : Jairo Eduardo Carrillo,Oscar Andrade.
ASC Distribution : 238, rue du faubourg Saint Antoine 75012 Paris
T : 01 43 48 65 13 / mail : ascdis@orange.fr
www.ascdistribution.com
Télécharger la fiche technique du film.
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La LDH soutient Les amoureux au ban public de Nicolas Ferran

Après avoir soutenu la pièce de théâtre L’amour au ban de Massamba Diadhiou, comédie au service de la cause des couples franco-étrangers, la LDH a le plaisir de soutenir le film Les amoureux au ban public de Nicolas Ferran.
Au nom de la lutte contre les mariages blancs et de la maîtrise de l’immigration familiale, les couples franco-étrangers subissent depuis plusieurs années le durcissement continu des politiques d’immigration.
Avec intensité et émotion, 13 couples décrivent dans ce film un parcours du combattant pour se marier en France, faire reconnaître un mariage célébré à l’étranger, obtenir un visa pour la France ou bénéficier d’un titre de séjour. Ils racontent leur peur ou leur vécu de l’expulsion, leur révolte de devoir vivre cachés ou séparés, le traumatisme des arrestations à domicile, l’opacité et l’arbitraire de certaines administrations, le contrôle répétitif de leurs sentiments et le dévoilement de leur intimité, la difficulté d’obtenir le respect de leurs droits. Leurs témoignages ne relatent pas des dysfonctionnements exceptionnels. Ils mettent à jour une politique répressive qui a décrété la mise au ban des couples franco‑étrangers dans notre pays.
Pour obtenir le DVD et organiser des débats autour de ce film, renvoyer le bon de souscription et le règlement aux « Amoureux au ban public ».
Télécharger la jaquette du film.
Plus d’onformations sur le site du film.
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Sarah Franco-Ferrer a réalisé un film très ambitieux, une réflexion sur le monde, la civilisation, l’environnement, l’argent, les droits et les libertés, pour lesquels elle a réussi à obtenir la parole d’un ensemble ébouriffant d’intervenants.
En vrac, Boutros Boutros Ghali, Georges Balandier, Jack Ralite, Armand Gatti, Edouard Glissant, Elie Domota, Gérard Garouste, Albert Jacquard, etc., ainsi qu’Henri Leclerc et Jean-Pierre Dubois. Sarah Franco-Ferrer les interview successivement, en contrepoint d’images très travaillées, selon un montage raffiné : des manifestations de rues - CRS et jeunes en capuchons, banderoles, syndicats et sans-papiers, lances à eau et violences ; des fauves magnifiques enfermés dans un zoo et des courses de chevaux, bref des images de la domination humaine, de la cruauté et de la résistance.
Le résultat est plutôt pessimiste : c’est d’abord le constat d’un fourvoiement politique, économique, écologique et finalement éthique. Avec quand même des perspectives de citoyenneté active et de résistance individuelle, politique et culturelle. Avec surtout une grande place donnée à la parole des sages, ceux qui détiennent le savoir et l’intelligence : à l’opposé des micros-trottoirs complaisants dont on nous abreuve, confondant la parole du peuple et le café du commerce.
Outre les questions qu’il a le mérite de poser, au plus haut niveau, le film lui-même pose d’autres questions. Comment réunir ces politiques, ces scientifiques, ces intellectuels et le mouvement social, la jeunesse qui s’agite dans les rues ? Et surtout : dans quelles perspectives, au-delà de la dénonciation ? Si Jack Ralite ou Jean-Pierre Dubois ouvrent des perspectives aux luttes, d’autres comme Armand Gatti semblent les dissoudre dans l’éther. Il n’est pas sûr que ces pensées, certes toutes critiques, conduisent le spectateur à une vision cohérente. Du moins à s’interroger sur le sens de ce qu’il vit, ce qui est déjà essentiel.
Ensuite on peut regretter l’absence de parole donnée à la jeunesse et aux femmes. Cela dit une réalité, c’est que l’autorité intellectuelle suppose la maturité et que le monde de la pensée est encore aujourd’hui très majoritairement masculin. Mais il existe en France aujourd’hui des femmes politiques ou de brillants jeunes chercheurs : la place des jeunes et des femmes n’est pas seulement dans la rue.
Ces réserves faites, le film mérite absolument d’être vu et diffusé pour l’importance des débats qu’il ouvre, ce qui est essentiel pour nous.
Film documentaire, 2011
82’
Réalisation : Sarah Franco-Ferrer
Production / Diffusion : l’Atelier Quetzal, la Parole errante
82’
Réalisation : Sarah Franco-Ferrer
Production / Diffusion : l’Atelier Quetzal, la Parole errante
1re projection : 7 décembre à 20h, Mairie du 10e.
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